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PAMUKKALE

par Louise Mazauric et Myriam Rodrigue

La première inspiration pour la forme architecturale a été le site de Pamukkale en Turquie pour son côté à la fois unique et mystérieux. Son phénomène d’érosion est traduit par d’innombrables plans d’eau organisés en cascade sur plusieurs dizaines de mètres où une dualité matérielle est perceptible entre les surfaces réfléchissantes des bassins et les parois rugueuses les retenant. Le tout forme un lieu à l’ambiance reposante et évanescente où l’attention est retenue par les reflets transparents de l’eau sur les nuances claires de la roche. À partir de ces premières pistes, une maquette préliminaire a été réalisée afin de retranscrire plus architecturalement ces intentions. Par la conception d’un cube artificiel « érodé » ou désagrégé par les éléments (vent/soleil) où un vide structurant le plein pour lui donner sa forme  et une particularité pour chacune de ses faces (faille, coin qui disparait) en rendant lisible l’empilement de chacun de ses différents plans successifs. 

Échelle urbaine 

Une fois ces premières intentions définies, une analyse préliminaire des vents et de l’ensoleillement du site du projet a été réalisée. Ces expériences ont été prépondérantes au choix d’une forme climatiquement  cohérente et respectueuse de l’environnement existant. Des principes ont été trouvés comme l’utilisation d’une façade « poreuse » permettant au vent de glisser dans la direction est/ouest afin d’envelopper la façade sans la frapper. Un travail au niveau de l’ouverture du coin sud allait être développé pour permettre de capter l’ensoleillement en hiver et de bloquer les rayons du Soleil en été.

 

 

Échelle architecturale : 

Au niveau de l’organisation intérieure, le parcours dans la tour est organisé de manière graduelle allant des espaces publics (commerces puis administration) vers les espaces plus intimes (logements). Cette progression s’effectue au fil d’un atrium central rappelant l’effet préliminaire voulu du vide venant générer l’empilement des pleins. Le système d’organisation des planchers des bureaux découle d’un empilement de « boîtes » de part et d’autre de l’atrium où un usage serait appliqué à chaque module. On trouverait également un regroupement de 3 boîtes pour une même entreprise où les plans seraient successivement par des bureaux ouverts, puis un étage de bureaux fermés, un étage dédié aux directions et aux salles de conférence. Chaque bloc de 3 pourrait être séparé par un étage de bureau plus « modulable » dédié pour des travailleurs autonomes. (Ex. : Des artistes.) Les blocs répartis de chaque côté de l’atrium seraient reliés par des espaces plus communs (ex. : cafétéria, restaurant, salles de repos, etc.) ouverts et accessibles depuis l’atrium.

 

Hiver

De cette mosaïque typologique organisée est né un système simple, compréhensible et appropriable pour l’usager. Or, avec ce système,  le projet devenait simple, et clair, mais il perdait le côté exploratoire, inspiré des thermes naturels de Pamukkale  que l’on désirait conserver au long de ce projet. Le désir de créer un espace de découverte, d’exploration, de surprise,  où maintes ambiances se chevauchent au plaisir de l’utilisateur qui le va le parcourir, l’habiter et se l’approprier de différentes manières et à différentes heures de la journée explique pourquoi des vides ont été créés à certains endroits dans les planchers, dans l’enveloppe extérieure, dans la paroi de verre et dans les murs d’isolants transparents. Également, ce jeu de plancher a été fait de manière à profiter d’un éclairage naturel maximal en hiver et minimal en été, de manière à utiliser les vents de manière à engendrer le moins de déperditions thermiques et de répercussions structurelles (contreventement).

 

Or, pour  ce faire, une structure  conventionnelle de poteau d’acier, de poutres de lamellé-collé supportant une dalle de CLT recouverte d’une mince couche de béton  été élu afin d’assurer une liberté en ce qui concerne ce jeu de plans, afin de masquer la mécanique, ainsi que pour permettre l’utilisation de procédés passifs  permettant de diminuer la consommation énergétique du bâtiment.  La légèreté de ce système permettait d’avoir le système de colonnes les plus  minces possible, ce qui mettait  en valeur l’horizontalité  des strates et des planchers du projet.  Dans ce même but, au pourtour du bâtiment d’origine, de nouvelles colonnes rondes, sur lesquelles les ombres projetées s’effacent graduellement, viennent s’adosser à l’ancienne structure.  Une paroi de verre clair se recule du pourtour, mettant en emphase, le jeu de ce système de strates et de planchers empêche les rayons du soleil de pénétrer le bâtiment au moment où ils sont indésirables. Derrière celle-ci se retrouvent des lieux  à mi-chemin entre le public et le privé, entre l’intérieur et l’extérieur, lieux de rencontre et de travail, de repos et de loisir de concentration et de contemplation où différentes activités prennent vie aux différentes heures et saisons. 

 

Pour renforcer la stratification le dialogue entre la verticalité et l’horizontalité, pour créer des ambiances variées.

 

Le centre commercial vu depuis l'escalier extérieur

Béton

Bois lamellé-croisé

Poutres de béton

Poutrelles de bois

Sous-plafond

HIVER

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