Paysages érodés comme approche à la verticalité en milieu urbain
Maitrise Ambiances Physiques et Design
Prof. Claude MH Demers + André Potvin M.Arch. Ph.D.
Groupe de recherche en ambiances physiques (GRAP) - Faculté d'aménagement, d'architecture, d'art et de design - Université Laval - Hiver 2015
Pousse-toi!
l'esquisse
Phénomène d’altération et de dégradation de la matière, l’érosion résulte d’une cohabitation de plusieurs matières distinctes. D’une part la matière érodée, d’autre part, un agent qui érode. À terme, la matière est modifiée par l’agent afin de tendre vers un idéal d’efficacité. L’espace créé devient paysage, laissant entrevoir partiellement ou complètement sa composition, proposant des ambiances visuelles, tactiles et sonores uniques.
L’ensemble des facteurs environnementaux, tels qui l’eau, le vent, le soleil, le changement de température, etc. sont les agents externes les plus connus. Bien que la plupart des agents qui causent l’érosion soient inertes, le phénomène peut également être provoquée par une matière organique, vivante. L’érosion étudiée est celle causée par les matières végétales, envers différentes matières.
La matière végétale, bien qu’elle semble frêle, possède une capacité surprenante à dégrader les matières inertes qu’elle cotoie. Elles englobent, envahissent la matière, saisissent l’opportunité de s’immiscer dans les plus petites des fissures. Les vignes qui s’agrippent et effritent les façades en brique et les racines qui dégradent les fondations des maisons en sont de bons exemples. L’érosion par le végétal suscite également l’intérêt par l’érosion qu’il crée. Alors que la plupart des agents laissent un vide derrière eux, le végétal tend plutôt à substituer la matière érodée en comblant l’espace nouvellement disponible. Celui-ci agit comme élément structurant de la nouvelle cohabitation, passant d’agent qui dégrade à agent unificateur.
Capacité du végétal à s'infiltrer
Capacité du végétal à englober
Puissance physique du végétal face à une matière inerte
Observation de la croissance d'un végétal contraint à l'intérieur de différentes matières inertes. Comment l'agent externe, ici la pousse de trèfle, tend à éroder la matière pour se créer un environnement idéal?
Maquettes volumétriques montrant la puissance inatendue du végétal. Comment les jeunes pousses arrivent-elles à s'échapper d'un petit espace contraint?
Maquette volumétrique qui démontre la capacité d'adaptabilité de l'être vivant. Comment le végétal comble-t-il l'espace imposé?
Ombres portés - 23 février - 9h00
Ombres portés - 23 février - 9h00
Ombres portés - 23 février - 9h00
Ombres portés - 23 février - 9h00
Les diverses explorations avec le végétal comme agent qui érode démontrent des qualités, notamment formelles et structurales, transposables à l’échelle architecturale. Le caractère opportuniste de la matière végétale est frappant. Capable de se faufiler, de modifier son orientation au moment opportun, l’agent vivant tire avantage des ressources externes. Sa résilience et son adaptabilité face aux matières qu’elle côtoie témoigne d’une sensibilité face à l’environnement externe. Transposées au bâtiment, ces qualités offrent un potentiel bioclimatique intéressant.
Ultimement, c’est la cohabitation entre deux matières qui est la principale idée résultante des explorations. À l’inverse de la plupart des agents qui érodent, le végétal a la particularité de venir habiter l’espace généré plutôt que de laisser un vide derrière lui. D’abord agent qui altère la matière, le végétal devient élément structurant de la nouvelle cohabitation. De cette spécificité résulte une structure mixte.
par Rosemarie Faille-Faubert, Julien Laroche et Jasmine Maheu Moisan