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L'érosion de la matière

 L'esquisse

ENTRE-DEUX s’intéresse au processus de transformation matérielle selon différentes intensités de flux. Une évolution constante de la matière conçoit des espaces ayant des ambiances temporelles. Le relief s’érode et se module de manière à cicatriser une forme en fonction des agents externes. La perte de substance se produit à différentes intensités selon la sensibilité de l’interface avec l’atmosphère.

 

 

par Catherine D'Amboise, Pierre-Alexandre Lemieux et Pascale Ouellet-Dompierre

ENTRE-DEUX démontre l’incidence des vents, par le biais d’une chaleur intense matérialisant de manière accélérée ses effets sur la forme. La puissance éolienne arrondie, perce et façonne la structure.

 

 

L’expérience s’est d’abord déroulée sur la glace, une matière éphémère. Sa densité variable laisse percevoir le dessin d’une structure interne naturelle. Lors de l’application d’une force externe, la glace change ponctuellement d’état, créant des sous-lieux ambigus. Intérieurs ou extérieurs, ces espaces sont hôtes de jeux lumineux surprenants, évoluant dans le temps de manière imprévisible. La glace se transforme en s’adaptant aisément à son milieu.

 

 

 

 

L’isolant extrudé, quant à lui, propose une forme rigide, orthogonale qui se déforme via une perte de matière. La déformation laisse percevoir des espaces structurés dans le dessin d’une résille organique.

 

 

 

Ensemble, les deux structures réagissent tout autrement. Elles cohabitent de manière complémentaire en s’adaptant l’un à l’autre. L’isolant supporte la glace ; la glace protège l’isolant. Les déformations sont sensibles, riches ; elles se déclinent en différentes ambiances entre deux environnements, entre deux matières.

 

Entre-Deux propose une architecture sensible et évolutive, où l’aspect adaptatif se définit comme une stratification d’étapes optimisant le confort de l’occupant.

 

« Ce qu’on perçoit a une incidence aussi fondamentale que générale sur le bien-être […] La qualité sensorielle d’un lieu constitue […] son aspect le plus directement humain Â».

K. Lynch

 

Flexible, l’espace créé s’adapte dans le temps, afin d’assurer une appropriation des lieux par les utilisateurs, et ce, de manière variable. Pour ce faire, le projet propose la cohabitation entre deux matières. On interprète ce processus artistique par la combinaison de deux structures, proposant des espaces distincts, mais complémentaires.

 

Héliodons

L’isolant se traduit par une structure de bois, travaillant en compression et proposant des espaces plus sériels. Son algèbre orthogonal dessine une trame structurale lisible, assurant un repérage dans le bâtiment. Les qualités sensorielles du bois contribuent à améliorer le confort acoustique et visuel.

 

La glace, quant à elle, s’exprime par une structure d’acier, travaillant en tension, soutenue par la structure de bois. Elle propose des espaces plus flexibles, dits spécialisés. On pense alors à des atriums, des espaces de circulation, des terrasses protégées et des lieux de rencontres. 

 

La forme dans la forme

L'interface

La structure distincte

Les perforations visibles

Le détachement

Entre les deux structures se trouvent l’interstice où l’adaptabilité sensorielle et temporelle propose des lieux tempérés. Parfois extérieur, parfois intérieur, on retrouve des microclimats protégés, adaptatifs et appropriables. Ã€ l’image de l’érosion, qui se veut un processus de transformation de la matière à travers le temps, le projet laisse place à une évolution d’ambiances pour une appropriation variable. 

 

Perspective d'ambiance

ENTRE-DEUX

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