Chrysaline_Architecture | ambiances-physiques

par Sophie Lalonde, Laurie Lavallée et Mélanie Watchman

À la fois vivante et adaptative, la tour chrysalide accueille des bureaux et des habitations et vient se déposer sur un basilaire existant situé au coin de l’avenue Honoré-Mercier et de la rue Saint-Joachim à Québec. L’esquisse, inspirée du thème de l’érosion, révèle le potentiel de dissolution d’une matière granuleuse ainsi que le déplacement de matière. Une des lignes directrices retenue est la relation entre le contenant et le contenu. Par l’humidification de la périphérie de la cassonade tassée, la paroi extérieure devient plus solide, telle une coque qui protège la matière qu’elle contient. En ajoutant de l’eau au-dessus de la forme, c’est uniquement le point le plus faible du contenant qui se dissout et laisse s’échapper une coulée. Ce déplacement de matière observé dans l’esquisse génère, dans la tour, une fissure collectrice de flux naturel, humain et végétal et un lien avec le site.

L’édifice s’intègre au contexte urbain en optimisant sa volumétrie pour favoriser le confort lumineux, thermique et acoustique des occupants de la tour et des résidents du quartier. Partant de la forme rectangulaire du basilaire, l’empreinte de la tour est graduellement réduite pour obtenir une portion plus haute du côté de l’avenue Honoré-Mercier; ce qui permet de réduire la proportion de l’ombre portée pour les résidences sur la rue Saint- Joachim. La fissure est orientée vers le sud pour maximiser l’apport en lumière naturelle et ainsi favoriser le chauffage passif et limiter les besoins d’éclairage artificiel. En réduisant l’épaisseur du corps bâti, la fissure permet l’admission de lumière naturelle pour une plus grande superficie des espaces et génère une ambiance plus conviviale au centre. La forme de cette cavité est optimisée afin d’avoir un apport de lumière directe en hiver tout en la limitant en été, ce qui réduit les risques de surchauffe dans l’espace central du bâtiment.

Plan d'implantation

Sa volumétrie réduit les vents à la base afin que les espaces extérieurs demeurent agréables à fréquenter en toute saison. Lors de l’exploration en cassonade, une forme cylindrique permettait de mieux contenir la matière qu’une forme carrée ou rectangulaire. Cet avantage se traduit à l’échelle urbaine par l’aérodynamisme d’une forme arrondie. Puisque les vents dominants proviennent de l’ouest-sud-ouest pour trois saisons de l’année et de l’est-nord-est au printemps, la zone dans la fissure se trouve partiellement à l’abri du vent tout en demeurant exposée au soleil ce qui crée des microclimats saisonniers intéressants. L’intégration de la végétation au projet offrira des milieux de vie agréables pour les usagers puisqu’ils seront en contact direct avec la végétation que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur. L’intégration d’espaces extérieurs se fait à plusieurs endroits, notamment par des toitures vertes et des terrasses qui pourront être aménagées par les occupants En ce qui concerne l’acoustique, la plus grande source de bruit provient des véhicules. L’orientation de la fissure et des espaces extérieurs vers la place Québec permet de réduire le niveau de bruit et assure un meilleur confort acoustique.Afin de s’intégrer à l’existant, un étage tampon, plus épuré et translucide crée un silence entre le basilaire et la tour.