Le thème de l’érosion est l’une des inspirations premières de l’architecture : les minéraux et les cavités terrestres sont depuis toujours les outils des êtres vivants dans la création d’habitations.  Son côté imprévisible est à la base de sa beauté et c’est en fait l’essence et la logique structurelle de la nature.  L’érosion travaille avec tout ce qui l’entoure, sans jamais rien négliger, transformant ainsi constamment l’environnement.  Elle agit sur les éléments afin de créer de nouveaux paysages, ambiances et espaces. L’érosion ne fait rien disparaître et elle sculpte la nature tel un architecte.  «Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme» (Antoine Lavoisier).  En effet, l’érosion est une évolution perpétuelle des substances, qu’elle soit lente ou rapide.  Aucun matériau ne reste le même pour toujours.  Tout est éphémère.

La maquette conceptuelle inspire une échelle monumentale qui permet de souligner la beauté naturelle de l’érosion.  Chaque détail est mis en valeur de sorte à être apprécié et regardé avec admiration et émerveillement, de la même manière qu’on regarde un paysage naturel.  La forme représente un environnement polaire similaire à celui au Canada, qui est considéré comme dur et peu invitant.  Le défi du projet est de rendre habitable, chaleureux et invitant ce qui semble aux premiers abords froid, indomptable, et qui est généralement évité par la société.  Dans «Breaking Form», le phénomène de l’érosion est exploité et utilisé à l’avantage de l’architecture, créant ainsi un paysage habitable.  D’ailleurs, les effets lumineux, les textures et les espaces créés par le cube de sel rappellent le paysage glacial et nordique.